L’utilité du chat fut vite reconnue et il fut élevé pour ses talents de prédateur, puis domestiqué. Il s’installa alors dans les maisons et fit alors partie de la famille.
Le Pharaon lui-même reconnut l’utilité du chat et voulut être le seul propriétaire de la race féline. C’est pourquoi il fut érigé en demi-dieu, il y a environ 3500 ans. Ainsi, il ne pouvait appartenir qu’à un dieu, Pharaon lui-même. C’est pourquoi aujourd’hui encore en Egypte, les maus sont appelés chats pharaoniques.
Le Mau fut vénéré sous la forme de la déesse Bastet, représentée tantôt sous forme
de chatte, tantôt sous forme de femme à tête de chatte, tenant un sistre à la main droite et portant un ou deux anneaux d’or.
Le principal lieu de culte de Bastet fut installé à Bubastis. Les fêtes annuelles en l’honneur de Bastet, célébrées à Bubastis, attiraient de nombreux pèlerins.
Bastet, surnommée la déesse dévorante, représente, d’une part le feu, la guerre,
la peste et la maladie, d’autre part, le foyer, la fertilité, la sexualité et la protection des femmes enceintes et des enfants. Elle est femme et fille du dieu Râ. Le nom du chat
en égyptien, mau, désigne d’ailleurs à la fois le chat, son miaulement et la lumière.
Avec sa tête de chat, Bastet, Dame de l’Est, est associée à la lune (son fils Khensu est le dieu de la lune) . Avec sa tête de lionne, elle est Sekhmet, Dame de l’Ouest,
associée à la lumière du soleil. Elle est également déesse du plaisir, de la musique, de la danse, de la joie. Elle est aussi l’instrument de la vengeance de Râ. Ses colères sont
célèbres.
Le culte de Bastet a atteint sa plus forte période de développement vers 950 avant JC. A cette époque, Bubastis devint capitale de l’Egypte.
L’amour des Egyptiens pour leur chat fut exploité par le roi Perse Cambyses II lors de sa conquête de l’Egypte, à l’occasion du siège de Pelusium (525 avant JC). Selon la légende, celui-ci prit un grand nombre de chats en otage et les fit placer devant les boucliers de ses soldats. Plutôt que de risquer la vie de leurs chats, les Egyptiens habitants de Pelusium se rendirent.
Devenu un animal divin symbolisant les années grasses et la fertilité, le chat a bénéficié de tous les avantages liés à son rang. Tuer un chat, même accidentellement, était un crime puni de mort. Diodore rapporte (an 1 avant JC) qu’un soldat romain ayant tué un chat, rien ne put empêcher la foule en fureur de mettre celui-ci à mort, malgré les risques de guerre avec les Romains.
Les Egyptiens vénéraient leurs chats et pleuraient leur mort. A la mort de leur
chat, les Egyptiens se rasaient les sourcils en signe de deuil. Les défunts chats étaient momifiés et apportés au temple de Bastet, à Bubastis. Cette pratique était encore en
vigueur dans les premières années de notre ère.
L’étude de ces momies a mis en évidence le jeune âge de beaucoup de ces chats et la présence de fractures du cou : il semble que nombre de chats étaient élevés dans les temples
spécifiquement pour être momifiés et vendus comme porte-bonheur du foyer ou comme ex-voto : l’offrande d’un chat momifié à la déesse Bastet permettait de déchaîner sur un ennemi les
redoutables colères de celle-ci.
Des centaines de chats momifiés ont ainsi pu être retrouvés. C’est ainsi que les savants ont pu identifier ces premiers chats domestiques comme étant le felis lybica.
Le chat a été souvent représenté sur les bas-reliefs et sur les papyrus. Des scènes de chasse permettent de supposer qu’il était dressé à la chasse aux oiseaux.
Les Egyptiens considéraient leurs chats comme un bien
précieux et un animal sacré. C’est pourquoi des règlements stricts en interdisaient l’importation.
Certains d’entre eux furent très tôt utilisés sur les navires égyptiens exportant du blé.